5 Septembre-Soir.
As-tu pénétré jusqu’aux sources de la mer? {#Job 38:26}
Certaines choses dans la nature doivent rester un mystère pour les plus intelligents et entreprenants des investigateurs. La connaissance humaine a des limites au-delâ desquelles elle ne peut pas passer. La connaissance universelle est pour Dieu seul. S’il en est ainsi dans les choses qui sont vues et qui sont temporelles, je peux être assuré qu’il y a encore plus d’inconnu en matières spirituelles et éternelles. Pourquoi, alors, me torturer le cerveau sur des spéculations telles que la destinée et la responsabilité humaine? Ces vérités profondes et sombres, je ne suis pas plus capable de les comprendre que de découvrir la profondeur qui les recouvrent, ni de quel vieil océan elles proviennent. Pourquoi donc suis-je si curieux de connaître la raison des providences de mon Seigneur, le motif de ses actions, l’objet de ses visites? Serai-je jamais capable de saisir le soleil dans mon poing, et de tenir l’univers dans ma paume? cependant ceux-ci sont comme une goutte dans un seau en comparaison avec le Seigneur mon Dieu. Permettez-moi de ne pas faire l’impossible pour comprendre l’infini, mais de dépenser ma force dans l’amour. Ce que je ne peux pas gagner par mon intelligence, je peux le posséder par l’affection, et que cela me suffise. Je ne peux pas pénétrer le coeur de la mer, mais je peux aimer les brises salubres qui en proviennent, et je peux naviguer sur ses vagues bleues avec des vents propices. Si je pouvais pénétrer aux sources de la mer, l’exploit ne serait d’aucune utilité ni â moi-même ni aux autres, il ne sauverait pas la barque qui a coulé, ni ne ramènerait le marin noyé vers son épouse et ses enfants éplorés; et ma résolution des plus profonds mystères ne m’apporterait rien de plus, car le moindre amour pour Dieu et le plus minime acte d’obéissance envers lui est préférable â la plus grande des connaissances. Mon Seigneur, je te laisse l’infini, et je te prie de mettre loin de moi un amour inconsidéré pour l’arbre de connaissance mais de me garder au pied de l’arbre de vie.