13 Octobre-Soir.
Car l’amour est fort comme la mort, {#So 8:6}
De qui cet amour aussi puissant que le conquérant des monarques, le destructeur de la race humaine peut-il être? Cela ne sonnerait-il pas comme une satire si c’était appliqué au pauvre et faible amour, â peine vivant, que j’ai pour Jésus mon Seigneur? Je l’aime de tout mon coeur et peut-être, par sa grâce, pourrais-je même mourir pour lui; mais en ce qui concerne mon amour lui-même, il supporte â peine la moquerie, sans parler d’une mort cruelle. Assurément, c’est de l’amour de mon bien-aimé qu’il est parlé ici: l’amour de Jésus, l’incomparable passionné des âmes. Son amour a été vraiment plus fort que la plus terrible des morts, car il a enduré l’épreuve de la foi triomphalement. Ce fut une mort lente, mais l’amour a survécu au tourment; une mort honteuse, mais l’amour a méprisé la honte; une peine de mort, mais l’amour a porté nos péchés; une mort oubliée, solitaire, de laquelle le Père éternel a détourné sa face, mais l’amour a supporté la malédiction et a fait briller sa gloire au-dessus de tout. Amour incomparable, mort incomparable. C’était un duel sans espoir, mais l’amour a remporté la palme. Qu’en dis-tu, mon coeur? Ne ressens-tu aucune émotion en toi en contemplant tant d’ affection dans le ciel? Oui, mon Seigneur, j’ai hâte de ressentir ton amour brûlant en moi comme une fournaise. Viens, toi-même, et enflamme l’ardeur de mon esprit.
"Pour chaque goutte de sang
Ainsi versé pour me faire vivre,
O pourquoi, pourquoi n’ai-je pas
Un millier de vies â donner?"
Pourquoi devrais-je désespérer d’aimer Jésus d’un amour aussi fort que la mort? Il le mérite; j’en ai envie. Les martyrs ont ressenti un tel amour, eux qui n’étaient que chair et sang, alors pourquoi pas moi? Ils ont pleuré sur leur faiblesse et pourtant, c’est par la faiblesse qu’ils ont été rendus forts. La grâce leur a donné â tous cette fermeté infléchissante: la même grâce existe pour moi. Jésus, amant de mon âme, déverse dans mon coeur un tel amour, ton amour, ce soir.